Le rôle de la flotte automobile dans la
stratégie RSE de l'entreprise
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue un enjeu majeur pour les entreprises, qui se doivent aujourd’hui d’intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement, tout en restant performantes sur le plan économique et social.
Dans ce contexte, la gestion de la flotte automobile de l’entreprise représente un axe stratégique incontournable pour atteindre les objectifs RSE, notamment en matière de réduction des émissions de CO₂, de protection de la santé des collaborateurs et d’amélioration de la performance énergétique. La flotte automobile, souvent indispensable au bon fonctionnement de nombreuses entreprises, est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à leurs activités.
Cet article propose d’analyser le rôle clé de la flotte automobile dans la stratégie RSE, les actions à mettre en place pour réduire son impact environnemental et les différents leviers permettant d’optimiser son utilisation afin d’atteindre les objectifs RSE de l’entreprise.
Le lien entre flotte automobile et stratégie RSE
La stratégie RSE s’articule autour de plusieurs piliers, notamment la performance environnementale. Pour une entreprise, cela implique de réduire son empreinte carbone, optimiser l’utilisation des ressources et adopter des comportements responsables. La flotte automobile joue un rôle central dans cette dynamique, car les véhicules d’entreprise représentent une part significative des émissions de GES, des dépenses énergétiques et de l’utilisation des ressources.
En France, les émissions du secteur des transports représentent environ 30 % des émissions nationales de GES, et les flottes d’entreprises y contribuent largement. Dès lors, la gestion de cette flotte devient un levier stratégique pour diminuer l’impact environnemental d’une entreprise. Une gestion responsable permet non seulement de réduire les émissions de carbone, mais aussi de réaliser des économies d’énergie, d’améliorer la santé et la sécurité des employés, et d’optimiser la gestion des coûts liés à la mobilité.
Les actions à mettre en place pour atteindre les objectifs RSE via la flotte automobile :
Pour intégrer efficacement la flotte automobile dans la stratégie RSE, il est essentiel de mettre en place une série d’actions concrètes. Ces actions doivent non seulement viser à réduire les émissions polluantes, mais aussi encourager des pratiques de conduite responsable et optimiser les déplacements.
Renouvellement du parc automobile par des véhicules moins polluants
La première action est d’évaluer l’impact carbone actuel de la flotte et d’envisager un renouvellement progressif des véhicules par des modèles plus écologiques. En fonction des besoins spécifiques de l’entreprise, il peut s’agir de véhicules hybrides, électriques, ou fonctionnant au biogaz. Les véhicules électriques, par exemple, ne produisent aucune émission directe de GES lors de leur utilisation, et leur adoption est souvent encouragée par des incitations fiscales ou des subventions publiques.
Mais un tel renouvellement de parc automobile ne se fait pas sans préparation. Pour réussir la transition vers une flotte plus écologique, il est essentiel d’analyser précisément les usages et ainsi de déterminer les meilleures solutions de substitutions (autopartage, covoiturage, véhicules électriques, hybrides ou thermiques…)
Il convient également de mettre en place des critères d’achat responsables. Pour cela, l’entreprise peut inclure dans son cahier des charges des indicateurs comme la consommation d’énergie, le taux d’émission de CO₂, ou encore les performances énergétiques des véhicules avant leur acquisition.
Optimiser le taux d’occupation du parc automobile
Dans le cadre de la stratégie RSE, le dimensionnement du parc automobile est un élément crucial pour optimiser l’impact environnemental de l’entreprise. Un parc surdimensionné entraîne non seulement des coûts inutiles, mais aussi des émissions de CO₂ et une consommation de ressources plus élevées.
Il est donc essentiel d’évaluer précisément les besoins réels en véhicules pour éviter d’avoir des ressources sous-utilisées. Pour cela, il est important de mettre en place des indicateurs clés permettant de suivre l’utilisation effective des véhicules, tels que le taux d’occupation, les distances parcourues, le nombre de trajets par véhicule et leur fréquence d’utilisation, la consommation des véhicules, et le taux d’émissions de CO2 pour chaque véhicule.
Ces indicateurs fournissent des données objectives qui aident à ajuster la taille de la flotte en fonction des besoins réels, à éviter le gaspillage, et à garantir un usage optimal des ressources. Un dimensionnement responsable contribue ainsi à réduire l’impact environnemental tout en améliorant la rentabilité et l’efficacité opérationnelle de l’entreprise.
Promotion de l’éco-conduite auprès des employés
La réduction de l’impact environnemental passe également par la sensibilisation des collaborateurs à des pratiques de conduite plus responsables. L’éco-conduite est une méthode de conduite permettant de réduire significativement la consommation de carburant et les émissions de GES. Cela inclut des habitudes comme une accélération modérée, le respect des limitations de vitesse, une anticipation des freinages, ou encore la limitation des accélérations inutiles.
Des formations peuvent être mises en place pour les employés qui utilisent des véhicules d’entreprise, les sensibilisant aux bénéfices environnementaux et économiques d’une conduite plus douce. En parallèle, la mise en place d’un suivi des performances de conduite via des outils de télématique embarquée permet de recueillir des données sur la consommation et de récompenser les conducteurs adoptant les meilleurs comportements écologiques.
De plus, une éco-conduite prouvée et optimisée permet de réduire significativement la sinistralité d’une flotte et ses coûts associés (primes d’assurance, réparations…).
Optimisation de la gestion des déplacements
La gestion efficace des trajets est un autre levier majeur. Réduire les kilomètres parcourus, mutualiser les déplacements, ou encore promouvoir le télétravail et les réunions virtuelles permet d’éviter des déplacements inutiles et ainsi de réduire l’impact carbone. L’utilisation de logiciels de gestion de flotte pour optimiser les itinéraires et éviter les trajets superflus contribue aussi à une meilleure gestion des ressources et à la réduction des émissions. De même, en utilisant une plateforme comme Willim.io, vous pouvez sur-solliciter les véhicules les moins polluants, adapter votre stratégie de charge des véhicules et ainsi réduire considérablement votre empreinte carbone.
Développement de solutions de mobilité alternative
Dans une démarche RSE, il est aussi essentiel de repenser les modes de déplacement en proposant des alternatives aux véhicules individuels thermiques. L’entreprise peut encourager l’utilisation de véhicules partagés, la mise en place de covoiturage entre collaborateurs, ou encore des solutions de mobilité douce comme le vélo électrique ou la marche pour les trajets courts.
Le développement de la mobilité intermodale, combinant différents moyens de transport (voitures, vélos, transports en commun) pour les déplacements professionnels, permet de diminuer la dépendance aux véhicules individuels polluants. Des partenariats avec des services d’autopartage, des plateformes de covoiturage ou encore l’aménagement d’infrastructures pour les vélos dans les locaux de l’entreprise sont des solutions à envisager.
Parmi les aides intéressantes pour soutenir la mobilité des collaborateurs, on trouve également le Crédit Mobilité.
C’est un dispositif associé à l’attribution des véhicules de fonction et statutaire en entreprise. Lorsqu’il est mis en place, les salariés éligibles à ces véhicules peuvent alors décider de renoncer partiellement ou totalement à leurs véhicules. Ils obtiennent, en compensation, un avantage en nature, appelé Crédit Mobilité, qui se substitue à leur ancien véhicule.
Électrification de la flotte et développement des infrastructures de recharge
L’électrification de la flotte est l’une des stratégies les plus efficaces pour réduire l’empreinte carbone de la flotte automobile. Outre l’achat de véhicules électriques, cela implique de déployer des infrastructures adaptées, comme des bornes de recharge au sein des locaux de l’entreprise, voire chez les employés s’ils sont amenés à utiliser leur véhicule à domicile.
Les véhicules électriques sont un levier puissant dans le soutien d’une politique RSE, et contrairement aux idées reçues, ils répondent à la grande majorité des besoins de mobilité des entreprises. En effet, on constate qu’en moyenne les trajets professionnels sont inférieurs à 150 km par jour et sont donc totalement électro-compatibles.
Les bornes de recharge doivent être dimensionnées en fonction du nombre de véhicules et du taux d’utilisation de la flotte. L’’énergie ainsi utilisée doit, dans la mesure du possible, provenir de sources renouvelables (panneaux solaires, énergies vertes), ce qui renforcerait la cohérence de l’approche RSE de l’entreprise.
Les leviers pour réduire l’impact carbone de la flotte automobile
La mise en place d’actions concrètes pour la flotte automobile doit être soutenue par des leviers structurels, financiers et technologiques qui permettent d’accélérer la transition vers une flotte plus écologique.
Subventions et aides publiques
Le recours aux subventions et aides publiques est l’un des leviers les plus accessibles pour les entreprises souhaitant réduire l’impact carbone de leur flotte automobile. Plusieurs dispositifs existent pour favoriser l’achat de véhicules écologiques (primes à la conversion, bonus écologique) ou pour financer l’installation de bornes de recharge. Ces aides permettent de réduire l’investissement initial lié à l’achat de véhicu
Outils de télématique et gestion de flotte intelligente
La télématique embarquée permet une gestion en temps réel de la flotte automobile. Ces outils fournissent des données précieuses sur l’utilisation des véhicules, comme la consommation de carburant, les distances parcourues, les habitudes de conduite, et la maintenance. Grâce à ces informations, l’entreprise peut ajuster ses stratégies de mobilité pour minimiser l’impact environnemental de ses véhicules.
La gestion de flotte automobile passe aujourd’hui également par une agrégation des données qu’elles soient prévisionnelles, dynamiques ou issues de données terrains. En analysant finement l’ensemble des données de votre flotte de véhicules, vous pourrez ainsi prendre les meilleures décisions possibles tant d’un point de vue économique qu’ environnemental.
Incentives pour les collaborateurs
Pour impliquer les collaborateurs dans cette démarche, l’entreprise peut mettre en place des programmes d’incentives, récompensant les comportements écologiquement responsables. Cela peut prendre la forme de primes pour l’adoption de l’éco-conduite, des compensations pour ceux utilisant des transports alternatifs (covoiturage, vélos), ou encore des crédits pour l’utilisation de véhicules partagés. Ces incentives contribuent à créer une culture d’entreprise orientée vers la durabilité.
Réflexion sur les coûts globaux de possession (TCO)
Enfin, il est crucial de repenser la notion de coût global de possession (TCO, Total Cost of Ownership) dans le cadre d’une démarche RSE. Le TCO intègre non seulement les coûts d’acquisition, mais aussi ceux liés à l’utilisation (carburant, entretien, assurances) et à l’impact environnemental. Une gestion optimisée de la flotte automobile prenant en compte le TCO permet de mieux évaluer les bénéfices à long terme d’une flotte éco-responsable.
Dans le cadre d’une réflexion sur le coût total de possession (TCO), l’achat de véhicules électriques reconditionnés offre une solution particulièrement intéressante. Ces véhicules permettent de réduire le coût d’acquisition par rapport à des modèles neufs tout en contribuant à réduire l’empreinte carbone. En effet, les véhicules reconditionnés évitent l’impact environnemental lié à la fabrication de nouveaux véhicules, limitant ainsi l’empreinte carbone associée à leur cycle de vie. Leur utilisation permet à l’entreprise de bénéficier des faibles émissions de CO₂ inhérentes aux véhicules électriques, tout en maximisant la durée de vie des ressources déjà exploitées.
Dans la cadre d’une politique RSE, on peut également envisager de transformer les véhicules thermiques pour les transformer en véhicules à faibles émissions. Less entreprises évitent ainsi de racheter des véhicules et limitent l’impact écologique dû à l’achat de véhicules neufs. En outre, les entreprises peuvent dans certaines conditions bénéficier de la prime au retrofit pour les véhicules d’entreprises.
En plus d’optimiser le TCO en réduisant les coûts initiaux, cette approche contribue également à une gestion responsable de la flotte automobile, en cohérence avec les objectifs RSE de l’entreprise.
La gestion de la flotte automobile représente un enjeu central dans la mise en œuvre d’une politique RSE efficace au sein des entreprises. Les actions à entreprendre pour réduire l’impact environnemental de la flotte sont multiples et doivent être accompagnées de leviers financiers, technologiques et humains pour maximiser leur efficacité.
En renouvelant le parc automobile avec des véhicules moins polluants, en sensibilisant les employés à l’éco-conduite, en optimisant les déplacements et en développant des solutions de mobilité alternative, les entreprises peuvent réduire de manière significative leurs émissions de CO₂ tout en améliorant leur performance économique.
Il ne s’agit plus seulement de respecter des obligations légales, mais d’adopter une approche proactive pour répondre aux défis environnementaux et contribuer à un avenir plus durable.